Le marché locatif français fait face à une pénurie croissante de logements. Le texte d’une proposition de loi, adoptée par le Sénat le 1er avril 2025 et transmise depuis à l’Assemblée nationale pour examen par la Commission des affaires économiques, propose de remédier en partie à cette situation en assouplissant la mesure interdisant de louer des passoires thermiques classées G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette PPL apporte des réponses concrètes aux propriétaires-bailleurs confrontés aux difficultés de rénover, particulièrement dans les immeubles de copropriété. Elle s’aligne aussi sur les mesures d’une autre PPL.
La proposition de loi adoptée par le Sénat, visant à clarifier les obligations de rénovation énergétique des logements et à sécuriser leur application en copropriété, introduit quatre situations qui permettraient de louer un logement classé G au DPE, malgré l’interdiction instaurée par la loi Climat et résilience. Les voici :
Ces aménagements reconnaissent les réalités du terrain et les obstacles que rencontrent de nombreux propriétaires, notamment dans les immeubles anciens ou soumis à des contraintes architecturales particulières.
La proposition de loi précitée s’accorde aussi avec d’autres mesures émanant de la proposition de loi adoptée par le Sénat le 20 mars 2025, visant à adapter les enjeux de la rénovation énergétique aux spécificités du bâti ancien. De ce fait, elle inclut la disposition visant à mieux prendre en compte les qualités intrinsèques du bâti ancien dans l’évaluation de la performance énergétique ainsi que la définition précise du « bâtiment ancien » comme « un bâtiment construit avant 1948 selon des techniques et des matériaux traditionnels ». Le texte prévoit également l’intégration dans les paramètres du DPE des « spécificités thermiques des bâtiments anciens » ainsi que des recommandations de travaux « adaptées aux contraintes techniques, architecturales et patrimoniales pesant sur le bâtiment ainsi qu’aux caractéristiques hygrothermiques des matériaux le composant ».
Pour les diagnostiqueurs, cette évolution implique une adaptation de leurs pratiques et, à terme, pour ceux qui comptent l’audit énergétique dans leurs prestations, des compétences spécifiques pour intervenir sur le bâti ancien. En effet, à compter du 1er janvier 2027, les auditeurs devront justifier de compétences particulières « lorsque le bâtiment audité est un bâtiment ancien présentant un intérêt patrimonial ».